26 septembre 2000
Hier, je suis rentrée tendue de ma visite chez la gynécologue. Elle a dit que mon utérus est plus petit et que cela ne devrait pas, c’est trop tôt. C’est une préparation à l’accouchement. Je ne dois plus rien faire cette semaine, prendre des médicaments et revenir lundi. Fabian est à Hanover jusqu’à demain. Je me suis sentie seule et je me suis jeté dans les bras du Seigneur. J’ai prié longuement, proclamé la santé de l’enfant, celle de mon corps, les promesses et le fait que notre bébé naitra à terme selon Exode 23 :26. J’ai invoqué la bonne grandeur de l’utérus. Mes mains posées sur mon ventre ont donné la sensation de grossir. Comme des énormes mains sur mon ventre qui croissait. Dans Tes mains, Seigneur. La détente et la confiance se sont déployées. J’étais heureuse que Fabian ne soit pas là et que j’aie tout ce temps avec le Seigneur.
Cet après-midi, j’ai eu mal au ventre. Couchée, j’ai à nouveau combattu et proclamé. « Je répandrai mon Esprit sur ta descendance, ma bénédiction sur tes rejetons ; ils croitront comme en pleine herbage, tels des saules au bord des cours d’eau » Esaïe 44 :3-4.
Avant de chercher la feuille sur laquelle sont écrits ces versets, j’ai pris un disque de Jem. Qu’ai-je entendu ?
« Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur qui t’ai fait, qui t’ai formé dès ta naissance et qui te vient en aide : N’aie pas peur, peuple de Jacob, mon serviteur, toi que j’ai choisi car je vais verser de l’eau sur le pays qui meurt de soif et faire couler des ruisseaux sur une terre desséchée. Je vais répandre mon Esprit sur tes enfants et ma bénédiction sur tes descendants. » C’est Esaïe 44 :1-3
Coup au cœur, je prends le papier et vois le même texte !
Oh joie, oh émotion ! Seigneur, Tu es tellement délicat avec moi, merci !
Je ne devais plus rien faire. Juste être couchée. Ne rien porter, ne pas marcher plus que quelques minutes et ne pas m’éloigner de cette région afin que je puisse venir en urgence à l’hôpital au cas où j’aurais des contractions. Fabian faisait tout, les achats, les repas, la lessive, le ménage. Toutes ces heures couchées à lire, écouter de la louange, prier, chanter, je me demandais quel sens cela avait.
En octobre, j’ai eu de nouveau trois nuits terribles. Toujours le même scénario. Détendue, au moment où je me laissais glisser dans le sommeil, soudain, comme si on venait cogner contre ma tête. Malaise, adrénaline, tremblements. Des pensées qui s’affolaient et ne pouvaient pas être maitrisées. De l’angoisse qui montait. Une sensation de mort imminente. Le cœur battait vite et j’étais en sueur. J’avais peur pour le bébé. Marianne me disait que c’était des attaques et que je devais y résister. Je n’étais pas au clair. Parfois, je priais et cela continuais pendant des heures. Parfois, cela s’arrêtait net, comme la fois où j’ai dit intérieurement « Seigneur, quoi qu’il arrive, je vais rester accrochée à Ton rocher, comme une moule ». Etaient-ce des attaques ou des secouées pour faire tomber les scories et mes ombres ? Je faisais du tri dans ma vie, je jetais des livres et des objets. Il m’arrivait de penser que c’était un grand nettoyage d’automne. Je demandais pardon pour tout ce qui défilait devant mes yeux et qui me semblait chargé d’obscurité. La nuit, pendant ces moments, je glissais dans le désespoir, épuisée, je n’en pouvais plus, puis, je percevais la présence de Dieu. Je me sentais régénérée, vivifiée, dans une sensation d’éclaircie au matin. J’entendais « Ne crains rien » et j’avais l’impression qu’un joug s’enlevait de ma nuque. Mais j’avais besoin de trouver du sens à ce que je vivais.
23 octobre 2000
Nos pasteurs Marianne, Ludwig et un couple de pasteurs ont prié pour moi après le culte. C’est à travers eux que les réponses sont arrivées. J’ai raconté ce que je vivais la nuit et je voyais la femme hocher la tête en signe d’acquiescement. « Ne crains rien pour le bébé. Lorsque l’Esprit se manifeste, il ne lui fait aucun mal. L’enfant est béni et naîtra au bon moment. Les tremblements viennent de l’Esprit Saint. J’en ai déjà eu souvent. Si tu doutes, demande à l’Esprit Saint d’arrêter si ce n’est pas Lui. Dans une attaque, il faut se dresser et chasser. C’est le 10%. Les 90% restant sont pour la louange et l’adoration. Cela plait à Dieu et fait fuir l’ennemi. Je dois me laisser guide et emporter par les tremblements. Juste louer Dieu. Si je tremble sous l’action du Saint-Esprit, c’est que cela a son utilité. Il travaille. »
Ensuite, ils ont prié pour moi. Seigneur, quelle onction puissante !
« Cet enfant sera la joie de ses parents. » Secouée de larmes et de rire, je recevais.
Et est arrivée la phrase qui m’a enlevé tout poids des épaules. « Tu es un soleil et tu seras encore plus un soleil pour les autres. L’ennemi t’attaque car il veut empêcher cela. Tu es une adoratrice et le Seigneur aime quand tu l’adores. Il aime les adorations. »
Je suis tombée. Heureusement que j’étais assise !
Elle a reçu un verset pour moi « Qu’ainsi périssent tous tes ennemis, Seigneur, et que tes amis soient comme le soleil quand il se lève dans sa force » Juges 5 :31
J’ai beaucoup pleuré. En louant et en dansant. Je suis rentrée sur un nuage, habitée par la joie.
Maintenant, je sais à quoi je Te sers. Louer, prier, T’adorer. Ce sont des actes que je peux vivre couchée.
Le Psaume du jour est 119 :25-32. Il parle de moi.
« Me voici collé à la poussière, selon ta parole, fais-moi revivre. Je t’ai décrit mes chemins et tu m’as répondu, enseigne-moi tes décrets. Fais-moi discerner le chemin de tes préceptes, et je méditerai tes merveilles. Le chagrin a fait couler mes larmes ; relève-moi selon ta parole. Ecarte de moi le chemin du mensonge et fais-moi la grâce de ta loi. J’ai choisi le chemin de la loyauté, je me suis alignée sur tes décisions. A tes exigences, je me suis astreint ; Seigneur, fais que je ne sois pas déçu. Je cours sur le chemin de tes commandements car tu m’ouvres l’esprit »
J’aurais pu écrire ces phares ces derniers jours. Et l’ultime est la réponse à ma demande « Eveille mon esprit à saisir Ton Esprit » du 28 août. Merci !
J’ai écouté Louange Vivante. Premier chant « Rendons grâce à Dieu car il est bon, car son amour demeure à toujours. Rendons grâce, louons le Seigneur pour sa sainteté et sa splendeur. Et si l’ennemi vient nous cerner et veut nous envahir, c’est le Dieu puissant qui combattra et la victoire est dans ses mains ». Savourons chaque mot. Ensuite « Ton Nom ». Je me suis mise à pleurer d’amour. J’ai réécouté ce chant avec une émotion énorme. J’ai repensé à cette nuit où je voyais en grandes lettres « Der mächtige Name » Le Nom puissant. Reconnaissance profonde. « Mon Dieu, par quel amour tu paies un si grand prix, pour moi, pour que je sois libérée… » Sanglots de repentance. Pardonne-moi pour toutes les fois où je T’ai crucifié. La grandeur de Ton sacrifice m’a bouleversée. J’ai eu mal pour Toi. Tu m’aimes tant que cela me dépasse.
Me voici, Seigneur, pour accomplir ta volonté. Que par ma bouche tes paroles soient données. J’ai repensé à mon rendez-vous chez la gynécologue cet après-midi. « J’ai soif de ta présence… » J’ai enfin compris une phrase qui me déplaisait dans ce chant ! « O Jésus, ta présence, c’est la vie et la paix. La paix dans la souffrance et la vie à jamais ». Je comprenais : la paix par la souffrance. Il faut souffrir pour obtenir la paix. Cela me révulsait. Mais non ! Dans la souffrance, je reçois la paix. Dans la paix, plus de souffrance. Alléluia ! Tu éclaires mon esprit. Merci !
24 octobre 2000
Que ma vie soit la vitrine de Ton amour. Il reste deux mois jusqu’au terme. Le bébé va bien, il grandit bien. L’utérus n’a pas bougé. Tu le tiens entre Tes mains, ce bébé ! Je vais pouvoir faire des petites balades dans l’automne. Joie ! Je vais pouvoir humer cette saison de feu que Tu nous offres avant les gris, blancs, noirs de l’hiver. Tu es un artiste absolu.
J’ai passé une nuit paisible.
30 octobre 2000
Nous avons appris la naissance d’Elodie, hier. Elle est née à 2h du matin. Je l’ai eue au téléphone. Je lui ai souhaité la bienvenue et elle a poussé des petits miaulements. Oh, quelle émotion ! Dommage que nous ne puissions pas aller à Bienne. Je dois rester dans la région. J’aurais tellement voulu la voir toute petite. Donc, pas d’Elodie minus, pas d’expo de Gérard, pas d’Apocalypse de Jean-Bernard Livio. Mais l’enjeu vaut infiniment la peine.
Nous devons quitter ce nid au plus tard le 31 mars 2001. La maison est à vendre. En ouvrant la lettre, Fabian et moi avons été secoués. J’ai eu très fort envie de pleurer. Nous nous sommes pris la main et nous T’avons remis cette situation entre les mains. C’est à Toi de gérer car c’est trop tard. Je ne peux pas visiter 36 appartements maintenant et en janvier et février, le bébé sera bien jeune pour affronter des trajets enneigés et S-Bahn, train, bus. Nous n’avons plus de voiture. Je crois que Tu nous prépares un lieu parfait. Rester à Adliswil où il y a les Müller, l’église Victory, les del Cotto, le Gospel Chor, proche de ma gynécologue francophone, où il y a Marion, ce lieu apprivoisé, avec la rivière, le Felsenegg, la forêt…
3 novembre 2000
Fabian est rentré tout souriant. Il a visité un chouette appartement dans une petite maison près de Baden. Et il a reçu un mail au sujet d’un poste de program manager à repourvoir. C’est inattendu et illogique car Fabian est jeune et à ABB depuis un an seulement. Nous avons dit que les choses soient faites selon Ta volonté. Si Fabian reçoit ce poste qui semble l’intéresser, nous irons là où il est. A Zürich, en Suède ?
Cette nuit, attaque. Passés les moments pénibles, je passe en revue ces derniers jours. Mon orgueil m’arrive en pleine figure. Déjà, souvent, lorsque je parle avec Marianne de ce que je dis aux gens, c’est comme si je lui dis « Regarde la bonne élève que je suis ». Pour Irène, je me suis attribuée une partie de la victoire. Quelle horreur ! Pardonne-moi, Seigneur, pour cette grossièreté. J’ai honte à l’idée de ce que j’ai dit au téléphone à Caroline, maman, Irène, de ce que j’ai dit à Fabian et Marianne. En plus, je me suis vantée que Tu aimes mes adorations, à plusieurs personnes. J’ai si peu de contacts avec des gens ici et malgré cela, je fais bourdes sur bourdes. Que je suis maladroite et imbue de moi !
Je bute toujours sur le même mur : comment témoigner en restant humble ?
Je Te demande la sagesse, la maîtrise de soi. J’ai l’impression d’être un jeune pommier chargé de beaux fruits. Certains ont des vers mais cela ne se voit pas. Toi, Tu les vois. Alors, Tu secoues l’arbre et tries les fruits.
J’ai revu aussi cette nuit les deux fois où j’ai tourné la tête en croisant quelqu’un du Gospel Chor. J’ai dit que je désire être une vitrine de Ton amour et je tourne la tête. Quelle misère ! Je laisse trop ma chair prendre le dessus. Car ma timidité, ma retenue face à l’allemand, ma crainte de ne rien comprendre et de ne pas trouver les mots, c’est ma chair. Toi, tu renouvelles mon intelligence. Tout à l’heure, je vais devoir faire deux appels téléphoniques en allemand. Que Ton Esprit me guide. Je veux cultiver ma confiance en Toi, jour après jour.
Je suis en train de lire « Murs de mon cœur » de Bruce Thompson. Hier soir, j’en étais au chapitre de l’orgueil. « Nous devons continuellement avoir le cœur brisé devant Dieu à cause du péché de nos cœurs… » Bruce écrit que nous devons nous présenter devant Toi en nous repentant. Puis, que quand nous commençons à ouvrir notre cœur et notre vie à une autre personne, Tu entreprends alors un processus de guérison sans précédent. Il faut cette disposition à être vulnérable. En lisant, j’ai un peu passé par-dessus en pensant que l’essentiel était de m’agenouiller devant Toi et de Te demander pardon. Cette nuit, j’ai réalisé que c’était bien plus difficile pour moi de confesser mes fautes à quelqu’un d’autre. J’ai dû faire un effort pour m’imaginer m’ouvrir à Marianne. Et pourtant, c’est ce que je veux faire la prochaine fois que nous nous rencontrerons. Mon problème actuel, c’est de ne pas m’enorgueillir de cette démarche. Quel paradoxe ! « Je suis fière de mon humilité ! » Surtout pas, Seigneur ! Dieu, qu’il est étroit Ton chemin, et que mon cœur est tordu !
Quelqu’un a dit « J’ai l’impression que c’est plus facile à vivre lorsqu’on n’est pas chrétien ». Cela m’a un peu choquée. Cette nuit, j’y ai repensé et Dieu que c’est vrai ! On le lit aussi dans les Psaumes. C’est parce qu’on Te choisit et qu’on T’aime qu’on déclenche des tribulations. Des gens peuvent manifester une totale indifférence à qui Tu es et vivre très agréablement. Ce qui change, c’est de se dire que tout est sujet de bénédictions. Sur le moment, c’est peut-être du blabla, mais après coup, on peut souvent voir les fruits merveilleux. Ce qui est difficile, c’est de garder les yeux sur Toi lorsqu’on est tourmenté, surtout si cela dure ou que cela se répète.
J’arrive à rester confiante lorsque je subis le roulis de l’extérieur. Les attaques dans mes pensées sont plus difficiles à gérer. Je veux que mes pensées t’appartiennent comme mon cœur, mon corps et mon esprit. Je veux que tu habites mon être en entier, extérieur et intérieur. C’est un terrain de vulnérabilité qui demande beaucoup de ténacité, les pensées. Et je n’avais pas réalisé combien c’était rude. Je repense à une personne dépressive qui est venue à une soirée de guérison à Muri. Le pasteur l’a encouragée à chasser ces pensées chaque fois qu’elles reviennent. Je n’ai pas compris ce soir-là la force dont cette personne allait avoir besoin. Moi, j’aspire à un casque de protection.
7 novembre 2000
Nouvelle nuit mouvementée du 4 au 5. Cette fois, je me suis levée et me suis couchée au salon. Pendant une heure, j’ai prié, loué et lu la Bible. Comme un joyau, Marc 12 :28-34 « Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force… Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Qu’il est doux de lire cela. Car aimer Dieu, ça je le peux, aimer autrui, je peux m’y exercer, comme de m’aimer.
Alors, j’ai décidé de me tourner vers Toi et de T’aimer. Je me suis mise à me calmer et c’est en murmurant « Je T’aime » que j’ai somnolé. Je suis retournée me coucher dans mon lit.
Assez de ces casse-têtes, de ces analyses, de ces moments retournés mille fois dans la tête, dans tous les sens pour comprendre ce qui m’arrive. Assez ! Stop aux tracas, à l’angoisse ! Je ne veux que T’aimer et aimer l’autre. C’est ça que je regarde, c’est ma source et mon rocher.
Le lendemain à la radio, dimanche, nous avons écouté une célébration œcuménique enregistrée au CHUV. « Que dois-je faire ? » demande le légiste. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même ».
J’ai pleuré. Puis, le pasteur a parlé de Ta bénédiction sur nos enfants. Que rajouter sinon MERCI ?
Lave mes yeux et mon cœur, que je sois bouleversée d’amour devant Toi et devant Ta création.
Hier, Jean-Bernard Livio a parlé du spectacle « L’apocalypse » à la radio. Il a dit combien cette Parole est un fantastique message d’Amour de Toi à nous.
13 novembre 2000
Je sors d’une nuit de veille. A 1h, la sensation étrange m’a réveillée. Les tremblements ont suivi. J’ai lu le Psaume 90 car il me trottait dans la tête, puis le 91. Je me les suis appropriés. Couchée, en paix, j’ai repassé le film de ma vie pour y voir les marques de ta bénédiction, de ta protection, de ta bonté, de ta présence. Mon corps s’est apaisé, mais je suis restée en état de veille. Je T’ai parlé toute la nuit.
Mercredi, je me suis mise à chercher des versets pour me prémunir, et, en plein milieu, j’ai vécu le scénario habituel. Première fois de jour.
Cécile est venue jeudi et vendredi. Quelle bénédiction, cette amitié ! Elle a partagé son expérience lors de son chemin de Compostelle. 2000 km en 4 mois, seule, avec Toi. Prodigieux ! Cette aventure physique et spirituelle l’a transformée. Elle a des désirs de monastère. Comme ses mots résonnent en moi… D’autant plus que je suis en train de savourer « Soudain l’éternité » de Claude Mourthé. Histoire d’un vieux couple qui choisit d’aller chacun dans un monastère. Pour, peut-être, y terminer sa vie. Ce livre réveille ce désir qui m’habite de vivre rien que pour Toi et avec Toi. Je peux être un monastère ici, je suis bien Ton temple. Je vis un peu un temps monastique actuellement.
Les heures passées avec Cécile ont été belles et riches. Nous avons une telle capacité à nous comprendre. Nous avons parlé principalement de Toi et de Toi en relation avec nous. Quel régal ! Vendredi, dans la dernière heure, elle a mentionné des tremblements qu’elle a vécu sur le chemin. Du fait qu’elle a été parfois comme jetée du lit chez elle. J’ai pu lui partager ce que je vis. Quand cela lui arrive, elle s’en remet à Toi, pleinement. Je suis rentrée de la gare en flottant un peu. Tu me tenais par les épaules. Lumineuse et en paix.
Je me suis couchée dans cet état d’esprit. Sommeil déchiré, tremblements dans la paix. Et nuit quasi blanche à passer en revue les membres de ma famille. Ces nuits sans sommeil, je les passe avec eux, dans mes anciennes écoles, au chemin de Sion, chez les grands-parents… C’est un retour en arrière avec des souvenirs qui surgissent de l’oubli. Ce qui m’étonne, c’est que je ne suis pas fatiguée la journée suivante. Ce qui m’ennuie, c’est que je ne prends pas de poids comme ça. Mais Tu nourris notre enfant et il grandit bien.
Samedi, nuit merveilleuse de sommeil.
Plus que 6 semaines environ avant La nouvelle Rencontre !!!
17 novembre 2000
Il neige !
Cela fait des jours que je ne passe pas une nuit normale. Cette nuit, veille paisible avec des moments de sommeil. Parfois, d’autres nuits, des débuts de battements de cœur, de tremblements, mais je m’en détourne, comme si je tourne la tête et je mets à penser à Toi, mais sans Te supplier ou à la grand-mère paternelle que Fabian m’a contée à mon enchantement, ou à la gelée de framboises d’Irène. Et je demeure en paix. Depuis que je refuse d’analyser ce qui m’arrive, mes jours sont calmes.
Hier était une journée de soleil intérieur. Le matin, j’ai déjeuné en écoutant à la radio le clown Rompompon qui parlait de son travail. Il accompagne des enfants lors de leur hospitalisation. Je garde des souvenirs tendres de l’époque où il logeait chez nous.
Puis Christine (Christine Constant de son nom de scène) m’a appelée pour me dire qu’elle allait avoir une interview à la radio à Couleur 3. J’ai cherché le canal, sûre qu’on ne le captait pas ici. Au bol, je me suis arrêtée sur une musique moderne. Soudain, une voix qui dit qu’on va parler de Barbara. Et Christine de répondre, toute en authenticité et en vibration. Et de chanter, comme ça, Ô mes théâtres, à couper le souffle à l’animatrice. Au détour d’une question, elle dit qu’une jeune femme poète qu’elle aime beaucoup, Stéphanie Zwick, a écrit un texte sur lequel passe la musique de « L’aigle noir. » Je suis restée figée, surprise, touchée. Belle marque d’amitié !
En Te parlant tout à l’heure, j’ai réalisé que mon désir de te rejoindre avait changé. Enfin, pas le désir, mais la façon de l’envisager. Avant, je goûtais une disponibilité à Toi et je pouvais librement te dire « Seigneur, je peux mourir maintenant, tant de beauté me suffit, je suis comblée ». Je Te l’ai dit souvent dans un moment de pure joie. Aujourd’hui, si j’ai encore 20, 30 ou 60 ans à vivre ici c’est que j’ai une nouvelle responsabilité. Avoir un enfant me plante dans le monde pour un bout de temps. En plus, j’ai découvert que Tu voulais que j’aie mon compte de jours, donc que je vive longtemps. D’abord, j’ai ressenti de la tristesse comme si dorénavant j’étais bloquée sur terre. Puis, j’ai pensé que je pouvais vivre ce que j’aspirais avec Toi, ici, c’est-à-dire rester à Tes pieds et T’adorer. Je peux le faire en vivant ici. Ce n’est pas pareil, mais c’est possible et c’est beau aussi.
24 novembre 2000
Voilà, j’ai entamé le 9ème mois de grossesse. Alléluia !
Cette semaine fût riche en contacts. Alors que je pensais à Tes commandements d’amour et que je me disais qu’actuellement, je suis plus en « Je T’aime » vertical que « J’aime mon prochain » horizontal, j’ai reçu trois coups de fil étonnants de Romandie.
Le premier, d’Annick de mon ancienne cellule de prière à Lausanne, avec qui j’ai échangé une lettre tous les 6 mois et que je n’ai plus entendue depuis un an. « Je voulais entendre ta voix » m’a-t-elle dit.
Ensuite, Gérard m’appelle et me stupéfie. Il pose des questions sur moi, sur le bébé. Il me demande soudain pourquoi, à mon avis, le bébé n’est pas né trop tôt, comme craint. Je lui parle de Toi. Joie !
Aujourd’hui, appel de Christine Egger. Là, à nouveau, Toi au centre d’un partage profond. Que c’est beau que Tu sois au centre de nos relations !
Aujourd’hui, malgré une nuit avec peu de sommeil mais tranquille, j’étais dans la joie. Je marchais au-dessus du sol.
28 novembre 2000
Aujourd’hui, je chante, je ris, je danse, j’exulte. La source de ma joie est dégagée de toute pierre. Tu coules en moi. Je dors bien.
Chaque jour, je te rends grâce.
6 décembre 2000
Je dors bien depuis plusieurs nuits. Je goûte à ta paix. Marianne dit qu’il y a 365 fois « Ne crains pas » dans la Bible. Une fois par jour… Je me nourris presque physiquement de Ta Parole. J’y puisse ma force, mon espérance, ma foi, ma joie, mon repos… Tu es le Dieu du plus que suffisant, le généreux déraisonnable.
Ce temps d’Avent pour dire que Tu es venu et que Tu viens. Que Tu es là et que tu arrives. Tu es là avec l’Esprit et c’est solide, confortant, fort. Jusqu’à nos cheveux blancs, Tu seras là. C’est Toi qui portes. Tu l’as dit en Isaïe 46 :4. C’est le verset choisi pour notre faire-part de mariage.
Et Tu viens, c’est-à-dire que j’ai l’Espérance de ce qui s’accomplira lorsque tout sera accompli. Et je me réjouis de la vie éternelle.
Merci Jésus car Tu as tout porté pour moi et là, de nouveau, en abondance. Tu as ôté nos souffrances. Saurais-je Te dire assez merci ?
Tu as entre Tes mains notre petit. Il est bien, à l’abri sous Ton aile. Il vibre, saute, cherche parfois ma main avec ses pieds. Je l’aime tant que je n’en peux plus d’attendre.
Hier, le fils del Cotto est venu avec son épouse. Ils ont acheté la maison pour que leurs parents puissent y rester ! Et nous aussi !
Merci car tu prends soin de nous.
12 décembre 2000
Jour J-12 !
Dimanche, moment d’intense tendresse, de douceur et de tristesse. Joue contre joue, serrés, Fabian et moi avons goûté ce moment en se disant que c’était peut-être le dernier weekend passé en tête-à-tête, à deux. Nous avons dit combien nous avions été bien ensemble, combien nous nous sentions bien en couple. Les larmes se sont mises à couler en pensant à cette fin de duo. Tout avait été si bon, si beau. Nous savons bien que le bonheur à trois et plus nous attend. Nous savons la bénédiction sur nous et la joie. Nous savons que nous avançons vers du merveilleux, du meilleur encore. Et même qu’à la seconde où notre enfant sera là, sorti, tout semblera exactement comme cela doit être. Néanmoins, il y a un deuil à faire. Quitter un état. Car enfanter est un véritable changement d’état. Rien n’est comparable à cela. Passer du célibat au mariage ? Cela peut se défaire. Prononcer des vœux dans un couvent ? Cela peut se défaire. Enfanter, c’est devenir parents pour la vie, définitivement. Nous ne serons plus jamais un couple sans enfant.
Je n’en peux plus d’attendre. Il me faut absolument cette petite tête douce là, près de ma bouche.
14 décembre 2000
Je suis dans la joie car Tu m’as montré un des fruits de cette période difficile que j’ai traversée avec Toi, ces nuits sans sommeil, angoisse et tremblements. Fabian et moi prions ensemble chaque soir ! Et j’expérimente dans la paix que les promesses que proclament ma bouche s’accomplissent pour moi, ici, aujourd’hui.
18 décembre 2000
Caroline a vécu un miracle la semaine passée. Elle jouait avec Quentin et il a eu un geste brusque. Les lunettes de Caroline sont tombées et un verre s’est fendu en demi-lune au bord en bas. Le soir, en voiture, elle a prié en langues pour la Bergerie, son école. En croisant une voiture, elle voit ses lunettes briller dans le rétroviseur. Elle continue de prier pour l’école. A la maison, elle va vers Christian pour lui annoncer la casse. Elle prend ses lunettes à la main et …voit deux verres intacts ! « J’ai pensé à ce que dit Marianne Müller. Il faut prier en langues. Si on ne sait pas pourquoi, Dieu, Lui, le sait » m’a-t-elle dit. Alléluia ! C’est bon de voir des miracles palpables, matériels. Et si proches de nous.
40ème semaine de grossesse. Nous sommes fin prêts. Que notre enfant vienne !